Recherche
Aujourd’hui, on reconnaît le rôle de la Faculté des arts dans le développement des sciences humaines numériques au Canada. Chad Gaffield, du Département d’histoire, a été à la tête des premiers travaux en sciences humaines numériques au pays : il a conçu des applications informatiques pour des bourses d’études dans le domaine, qu’il a ensuite développées dans le cadre du projet d’infrastructure de recherche sur le Canada au 20e siècle financé par le CRSH (l’un des plus grands projets financés pour la recherche historique au Canada). Grâce à ces travaux, il a jeté les bases de la recherche en sciences humaines numériques à la Faculté des arts et, à titre de titulaire de la Chaire de recherche de l’Université en recherche numérique, il continue de contribuer à des initiatives sur le campus et partout au pays.
Plusieurs membres du corps professoral de la Faculté des arts mènent actuellement des recherches numériques novatrices et développent des ressources. Cette section présente les nouvelles initiatives entreprises à l’Université d’Ottawa dans deux grands secteurs : 1) conservation, analyse et visualisation de grands ensembles de données culturelles et développement de logiciels et de plateformes; 2) réflexion critique sur l’impact des technologies numériques. La liste qui suit n’est pas exhaustive, mais elle témoigne de l’ampleur des bourses d’études offertes par l’engagement numérique. Les chercheurs mentionnés ici ont obtenu du financement individuel et collaboratif à hauteur de 13,4 millions de dollars.
Conservation, analyse et visualisation de grands ensembles de données culturelles et développement de logiciels et de plateformes
Les sciences humaines ont tout avantage à s’approprier les méthodes de recherche de l’ère numérique pour exploiter les grandes quantités de données disponibles et l’efficacité des outils informatiques comme l’exploration de données, l’exploration de texte, la conception de base de données, l’apprentissage automatique, les données liées, le traitement automatique des langues et la présentation dynamique des données. L’accès aux outils informatiques en sciences humaines, permet ainsi d’augmenter la capacité d’analyse de textes et d’images grâce à la puissance de calcul des programmes d’analyse de données. Les technologies numériques métamorphosent l’étude des arts et de la culture; la puissance de calcul est utilisée pour engendrer de nouvelles formes de savoir, axées sur des questions qui, jusqu’à présent, sortaient du cadre des activités universitaires. Plusieurs champs disciplinaires, dont l’histoire, la musique, les langues modernes, la communication, utilisent maintenant des outils informatiques pour analyser de grands corpus : les méthodes faisant appel aux mégadonnées, par exemple, permettent d’étudier de vastes ensembles de textes littéraires ou d’analyser des milliers de documents historiques. Grâce à la technologie, on trouve désormais de nouveaux types de liens dans les corpus multimédias, sonores, visuels, textuels ou de données. En effet, les technologies numériques amènent de nouvelles façons d’explorer les corpus, qui étaient inconcevables auparavant. Pour nous aider à comprendre les défis de la numérisation, les différents axes entretiennent des liens de coexistence complémentaires qui servent à revitaliser les sciences humaines par un travail expérimental et créatif.
Les nombreux projets de recherche en cours vont de la numérisation de documents de source primaire pour mettre en place des musées virtuels à l’utilisation des données publiques afin de créer des cartes interactives. Les chercheurs de l’Université d’Ottawa mettent au point des moyens novateurs d’aborder et de visualiser les différentes formes de données : 1) affichage de documents audiovisuels; 2) conservation des archives culturelles numériques et conversion des données; 3) exploration des interactions texte-langue; 4) élaboration de stratégies originales de visualisation numérique, 3D et physique.
Réflexion critique sur l’impact des technologies numériques
Les sciences humaines numériques permettent de concevoir les études multimédias, infrastructurelles et du code sous un angle humain; elles rendent possibles la compréhension de la fonction globale et les effets de la culture et des outils numériques. Cette recherche fondamentale repose sur la volonté de comprendre comment la numérisation modifie, reconditionne, compromet ou favorise l’étude des processus, des politiques et de la subjectivité afin de mieux comprendre à la fois les avantages et les inconvénients (et les dangers potentiels) de cette numérisation afin de garantir que les particuliers, les administrations publiques et les entreprises agissent en connaissance de cause.
À l’Université d’Ottawa, les chercheurs occupent un rôle d’avant-plan dans les discussions universitaires et publiques sur les répercussions des technologies numériques sur les sphères politiques, culturelles et sociales, ainsi que sur le secteur de la santé. Ils mettent à contribution leurs compétences pour participer au débat public et développer des applications sophistiquées pour aider les professionnels du domaine.
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