Boîte à outils en SHN: hiver 2023

31 janvier : Communication et littératie des données : un programme de recherche

Meredith Rocchi, Professeure adjointe (Département de communication, Université d’Ottawa) avec Dominique Gagnon et Bianca St-Denis (École de psychologie, Université d’Ottawa)

Qu’il s’agisse de communiquer avec d’autres personnes, d’accéder à des informations ou de prendre des décisions concernant notre futur, nous interagissons avec exponentiellement plus de données que jamais auparavant. Il est donc nécessaire pour les individus d’avoir des compétences fondamentales en littératie des données afin de pouvoir identifier les bonnes et les mauvaises représentations de données. Le Laboratoire de littératie des données de l’Université d’Ottawa mène des recherches sur les façons dont les individus interagissent avec les données qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne et s’engage à améliorer l’éducation et la formation en littératie des données afin de mieux fournir aux Canadiens les compétences requises pour réussir dans un monde axé sur les données. Cet atelier explorera certains projets en cours du Laboratoire de littératie des données.

Présentation française. Discussion bilingue.

14 février : Sortir des sentiers de la boîte noire : La traduction automatique et l’importance de ce que nous ne savons pas

Elizabeth Marshman, Professeure agrégée (École de traduction et d’interprétation, Université d’Ottawa)

Diapositives de la présentation

Les traducteur·rices, les non-traducteur·rices et même les développeur·ses de traduction automatique ont une chose en commun lorsqu’il s’agit du paradigme dominant de la traduction automatique d’aujourd’hui, appelé traduction automatisée neuronale (TAN) : aucun d’entre nous ne peut expliquer pleinement pourquoi et comment la TAN fonctionne aussi bien. Cela signifie que nous avons une autre chose en commun : nous avons du mal à prédire quand elle échouera. Étant donné que beaucoup d’entre nous font fréquemment appel à la TAN (comme Google Translate et DeepL) pour toutes sortes de tâches dans leur vie personnelle et professionnelle, mais qu’ils sont souvent mal préparés à gérer ces erreurs imprévisibles, la TAN peut s’avérer risquée. Au cours de cet exposé, Elizabeth Marshman abordera certaines des inconnues connues de la traduction automatique, discutera des questions que nous devons poser et auxquelles nous devons répondre pour équilibrer les risques et les avantages de la TAN et l’utiliser de manière efficace et responsable, et explorera les stratégies que nous pouvons mettre en œuvre lorsque les réponses continuent de nous échapper.

Présentation anglaise. Discussion bilingue.

28 février : Voir votre texte : Un introduction aux outils Voyant

Constance Crompton, Professeure adjointe et Chaire de recherche du Canada. en humanités numériques (Département de communication, Université d’Ottawa)

Cet atelier introduira l’analyse de texte assistée par ordinateur en utilisant Voyant, le jeu d’outils d’analyse de texte canadien de renommée internationale (https://voyant-tools.org/docs/#!/guide). Les outils Voyant sont conçus pour vous permettre de travailler facilement avec votre propre texte ou votre collection de textes dans une variété de formats. Cet atelier servira également à présenter les Voyant Spyral Notebooks pour l’analyse avancée.

Les participant·es sont invité·es à apporter des copies en texte brut d’un ou plusieurs textes qui leur sont familiers et, idéalement, qui les intéressent (totalisant ~2000 à 20 000 mots). Ceux qui n’ont pas l’habitude de travailler avec du texte brut peuvent trouver des ouvrages du domaine public à télécharger sur https://www.gutenberg.org/. Toute personne intéressée par une lecture préparatoire est encouragée à se plonger dans les articles suivants :

  • Miller, A. “Text Mining Digital Humanities Projects: Assessing Content Analysis Capabilities of Voyant Tools.” Journal of Web Librarianship, vol. 12, no. 3, July 2018, pp. 169–97. https://doi.org/10.1080/19322909.2018.1479673.
  • Sinclair, Stéfan, and Geoffrey Rockwell. “Text Analysis and Visualization: Making Meaning Count.” A New Companion to Digital Humanities, John Wiley & Sons, 2015, pp. 274–90. Wiley Online Library, https://doi.org/10.1002/9781118680605.ch19.

Présentation anglaise. Discussion bilingue.

21 mars : Prendre soin de soi avec l’Intelligence Artificielle (IA). Vers une approche de co-design soutenant le développement de technologies d’IA accessibles, inclusives, signifiantes et empathiques.

Sylvie Grosjean, Professeure titulaire et Titulaire de la chaire de recherche en francophonie internationale sur les technologies numériques de santé (Département de communication, Université d’Ottawa)

L’objectif de cette présentation est de nous éloigner d’une vision techno-déterministe dominante de l’IA en santé pour aller vers une approche de co-design ancrée dans des usages et des pratiques situées. Nous verrons que même si certaines approches d’IA centrées sur l’humain existent; le fait d’introduire « une sensibilité humaine dans l’IA » n’est pas suffisante pour concevoir des technologies d’IA à la fois accessibles, signifiantes, inclusives et empathiques et ainsi prévenir les conséquences involontaires de leurs usages en contextes réels. Nous prendrons appui sur deux études de cas qui nous permettront de montrer en quoi il est possible de « penser » les usages de l’IA avec les patients, leurs aidants et les professionnels de la santé et d’intégrer ces savoirs au processus de conception même de ces technologies. Il s’agit alors moins de porter une attention uniquement sur l’objet technologique lui-même, mais de s’intéresser aux conditions d’usages, aux pratiques qui sont liées ou induites par ces technologies d’IA et d’intégrer ces connaissances aux processus de design. 

Présentation française. Discussion bilingue.

28 mars : L’Immaculée conception des données : L’agro-industrie, les activistes et leur politique commune de l’avenir

Kelly Bronson, Professeure agrégée et Chaire de recherche du Canada en sciences et société (Études sociologiques et anthropologique, Université d’Ottawa)

Les entreprises agroalimentaires comptent parmi les plus anciens oligopoles du monde, et leur concentration leur donne un avantage sur les autres acteurs du système alimentaire. Dans cette présentation Kelly Bronson explore ce qui se passe lorsque les big data sont prises dans des arrangements de pouvoir préexistants. Son récit richement ethnographique détaille le travail des scientifiques de l’entreprise, des agriculteurs qui utilisent les données et des “hackers” activistes qui créent des plateformes de données libres. Les acteurs travaillant dans des contextes privés et publics ont des points de vue divergents sur les destinataires des nouvelles technologies, la manière dont elles doivent être développées et les types d’agriculture qu’elles doivent soutenir. Étonnamment, malgré leurs différences, ces groupes partagent une façon de parler des données et de leur valeur pour l’avenir. La Professeure Bronson appelle cela la conception immaculée des données, arguant que ce phénomène constitue un cadre dangereux pour imaginer le big data et ce qu’il pourrait apporter à la société.

Présentation anglaise. Discussion bilingue.

11 avril : « Mind the Gap » : Représentation des femmes dans les médias québécois durant la pandémie de Covid-19

Julie Gramaccia, Professeure adjointe (Département de communication, Université d’Ottawa)

Dans cette session, la Professeure Gramaccia nous présente le projet « Mind the Gap ». Ce projet vise à analyser les représentations médiatiques des femmes dans les médias québécois durant la pandémie de COVID-19 et ce, dans une perspective d’étude de genre incluant ses dimensions intersectionnelles. La méthodologie empruntée aux méthodes mixtes, combinant les apports technologiques de l’Intelligence artificielle aux possibilités de compréhension et d’interprétation offertes par une analyse thématique de contenu. En s’appuyant sur les outils intelligents du Gender Gap Tracker (GGT), développés par la Pre. Maité Taboada (SFU) qui quantifie en temps réel les représentations des hommes et des femmes dans les médias canadiens principalement anglophones, l’équipe du « Mind the Gap » (dir. par le Pr. Richard Khoury) utilise ces outils dans un contexte francophone afin de quantifier le ratio de représentation hommes-femmes du 1er janvier 2020 au 1er janvier 2022 dans dix grands médias québécois. 

Un projet de recherche collaborative, « Mind the Gap » est dirigé par le Professeur Richard Khoury de l’Université Laval et subventionné par l’OBVIA.

Voici quelques initiatives similaires: